Ski freeride

Ski : comment choisir ses skis ?

Etape 1 : Identifier son niveau

Niveau 0 : Débutant

Niveau 1 : Maitrise du chasse-neige
Maitrise de la vitesse sur pentes faibles

Niveau 2 : Maitrise des virages parallèles
Position encore en recul, légèrement sur les talons. Maitrise des virages parallèles en conduite dérapée, godille (enchainement de virages courts). pentes faibles à moyennes. Maitrise de la vitesse.

Niveau 3 : Initiation aux virages coupés
Position plus avancée et plus basse, le tibia est en appui sur la languette, le poids est mieux centré sur le ski. Très bonne maitrise des conduites dérapées. Initiation aux virages coupés. Maitrise du rayon des virages. Pentes moyennes à fortes. premières expérience hors-piste et terrains plus difficile.

Niveau 4 : Expert
Maitrise toutes conduites coupées et dérapées, tout terrains, toutes neiges. Recherche de vitesse et de performance.

Nous insistons ici sur la notion de virages « dérapés » (skidding turn) et « coupés » (carved turns), car elle influe fortement sur le choix d’un ski.

Etape 2 : Choisir le programme souhaité

Il faut ensuite identifier la catégorie ou le programme visé en fonction de son niveau. On peut classifier les skis de la façon suivante :

  • Piste performance « slalom », pour niveau 4
  • Piste performance « géant », pour niveau 4
  • Piste carving, pour niveau 3 et +
  • Piste polyvalent, pour niveau 2 et +
  • Piste évolutif, pour niveau 0 et +
  • All-mountain 70% piste /30% freeride pour niveau 2 et +
  • All-mountain 30% piste /70% freeride, pour niveau 3 et +
  • Freeride, pour niveau 4

NB : Les informations de niveau sont indicatives. Au sein d’une même catégorie on peut avoir des skis s’adressant à différents niveaux techniques. Voir ci-dessous, le détail des différentes catégories.

Ski : les différentes catégories

Etape 3 : comprendre les principales caractéristiques d’un ski

La rigidité/souplesse des skis

Sans rentrer dans les détails on dira que la rigidité d’un ski conditionne en grande partie son comportement. Un ski rigide se montrera plus accrocheur, plus stable à grande vitesse, plus à l’aise sur neige dure, voire dans les neiges traffolées en hors-piste. En revanche, il demandera plus d’engagement et de pression, se mettra moins facilement en coupé. Inversement un ski souple sera plus agréable sur neige douce ou molle, plus facile à mettre en pression dans les conduites coupées. Les skis souples ont tendance à montrer leur limite à grande vitesse. Ils se montrent moins stables et se déforment trop facilement. Les constructeurs cherchent bien entendu à optimiser le comportement du ski en répartissant judicieusement la rigidité le long du ski en fonction du comportement recherché. On pourra par exemple avoir une spatule relativement souple pour pour faciliter la mise en virage et un talon plus rigide pour une meilleur accroche.

Les lignes de cotes des skis

Les lignes de côte sont les mesures de la largeur du ski prises aux endroits les plus larges à la spatule (avant), au talon (arrière et l’endroit le plus au patin (milieu du ski). Par exemple la ligne de cote d’un Rossignol Elite MT (Medium turn) est de 124 -74-109, soit 124 mm en spatule , 74 en patin et 109 mm en talon.

Plus un ski est « taillé », c’est à dire avec un différence de largeur importante entre le patin et les extrémités, plus il est dédié à la piste et en particulier au carving et aux petits virages.

Sans surprise, les skis all-mountain et de freeride sont relativement droits, et donc peu « taillés ». Sur ces skis, on veut éviter les spatules ou talons trop large qui ont tendance à « s’ancrer » et gêner le virage dans les neiges profondes. C’est la raison pour laquelle ces skis ont en général (il existe certaines exceptions) des rayons naturels importants.

La largeur au patin est une valeur particulièrement importante et est souvent indiquée dans le nom du skis all-mountain ou freeride (exemple « Stormrider 95 » pour 95 mm). Plus le patin sera large, plus le ski sera à l’aise en neige profonde, dans les neiges difficiles et irrégulières et adapté au hors-piste. C’est cette donnée qui est en général utilisée pour classifier les skis de all-mountain et freeride (voir les catégories). Les skis avec des patins étroits sont dédiés à la piste.

On peut retenir les valeurs approximatives suivantes :

  • patin inférieur à 80 mm : ski de piste
  • entre 80 mm et 85 mm : ski de piste « tous terrains, toutes neiges »
  • de 85 mm à 92 mm : ski all-mountain 70% piste 30% freeride
  • de 92 mm à 100 mm : ski all-mountain 30% piste 70% freeride
  • patin supérieur à 100 mm : ski 100% freeride

Le rayon naturel du ski

Le rayon naturel du ski est celui que ferait le ski en virage si on le mettait sur la carre en exerçant une pression, sans dérapage. Il donne une indication assez fiable de l’appétence du ski pour les petits ou longs virages. Un ski dédié aux petits virages a en général un rayon naturel de 12 à 15 m, tandis qu’un ski spécialisé grands virages aura un rayon de 20 à 30 m. Le rayon dépend des lignes de cotes, de la construction mais aussi de la taille du ski. Pour un modèle donné, plus un ski est grand, plus le rayon l’est aussi. Souvent, les fabricants n’indiquent qu’un nombre, il s’agit du rayon dans la taille de référence du ski.

Le « Titanal »

De nombreux skis comportent la mention « Ti ». Contrairement à ce que beaucoup de gens (y compris des pros) pensent, il ne s’agit pas de titane ou titanium, mais donc de « Titanal  » qui est le nom commercial d’un alliage à base d’aluminium et de zinc (la proportion de titane étant infime), les fabricants entretenant gaiement la confusion pour valoriser leurs skis.

S’il est moins chic et high-tech que le titane, cet alliage n’en possède pas moins d’excellentes qualités mécaniques qui conditionnent en grande partie les qualités d’un ski dans le domaine de la performance. Pour avoir testé des skis pendant 16 ans, nous avons très rarement trouvé des skis performants qui ne n’intègrent pas une plaque de « Titanal ». Certains modèles destinés à la compétition (en particulier certains skis FIS) intègrent deux plaques (une de chaque coté du noyau). S’il est beaucoup plus performant que le carbone en terme de rigidité, il est par contre relativement lourd et explique partiellement le poids des skis orientés « performance ». On peut en trouver néanmoins sur certains skis de randonnée en général sur une longueur limitée, sous le patin.

Les rockers

Les rockers sont des surélévations de la spatule à l’avant et parfois du talon à l’arrière du ski. Les rockers avant ont pour but d’améliorer la portance du ski en poudreuse et la maniabilité sur piste. Les rockers arrière favorisent le ski en switch sur les skis de freestyle. Les rockers étaient très à la mode ces dernières années. Il faut y recourir avec modération. Un rocker avant exagéré peut empêcher la spatule de mordre correctement la neige lors de l’initiation du virage et gêner ce dernier.

Les plaques

Certains fabricants proposent aussi des plaques externes qui se positionnent sous la fixation et qui ont pour objectif de répartir les efforts en évitant le point dur causé par la chaussure, d’augmenter la rigidité en partie centrale et de surélever la chaussure. La pose d’une plaque externe peut considérablement améliorer le comportement d’un ski.

Etape 5 : Choisir la bonne taille !

L’erreur à ne pas faire : choisir en fonction de sa taille

Nous sommes toujours surpris d’entendre ou de lire qu’il faut sélectionner la taille d’un ski en fonction de la taille du skieur, y compris dans certains magasins spécialisés. Ce n’est pas (du tout) à notre avis la bonne démarche pour la plupart des skis et ce pour au moins deux raisons :

1)Tout d’abord parce que la taille du skieur compte peu (si on met de coté les effets de levier). Le poids est plus important car, combiné à la force centrifuge et les appuis donnés par le skieur il va conditionner la déformation du ski en en virage.

2) Ensuite parce que les skis sont conçus par les fabricants dans une certaine taille (appelée taille de référence) pour un skieur cible, de niveau moyen pour la catégorie et gabarit moyen.

Par exemple un ski de slalom sera souvent conçu en 165 cm pour un skieur de bon niveau technique et dont le poids est de 75/80 kg. Il sera ensuite décliné dans des tailles supplémentaires. Il est ridicule de proposer ce ski en 175 cm à un skieur qui fait 185 cm et 77 kg, alors que la marque a développé le ski en 165 cm pour ce gabarit.

Le bon réflexe : partir de la taille de référence du fabricant

1. Il faut donc partir de la « taille de référence » prévue par le fabricant.

Cette taille dépend du type de ski et est plus ou moins standard en fonction du programme du ski.

  • Slalom homme : 165 cm
  • Géant homme : 180 cm
  • Autres skis de piste homme : 165-175 cm
  • All-mountain et freeride homme : 170-180 cm

2. Une fois la taille de référence du modèle définie on peut l’ajuster en fonction de critères de poids, dynamisme et niveau technique, toujours par rapport au programme du ski.

Si :

  • Le niveau technique du skieur est supérieur au niveau moyen pour cette catégorie du ski, ou le skieur est plus dynamique
  • Le skieur est plus lourd,

on pourra monter d’une taille, voire deux par rapport à la taille de référence. Inversement, si le skieur est plus léger, a un petit niveau, skie lentement, on pourra enlever une taille, voir deux.

Les skis femmes

Le choix de skis femme est souvent plus limité. Pourtant, les skis « femmes » sont souvent des skis hommes avec une sérigraphie adaptée, déclinés dans les tailles inférieures. Les skieuses peu regardantes sur l’esthétique féminine du ski peuvent donc parfaitement choisir un ski homme.


Louer un ski avant l’achat : une bonne idée ?

Pas toujours ! Les skis dédiés à la location sont parfois des modèles avec des « specs » moins élevés, donc moins performants que les modèles vendus dans le commerce. Il est donc pas conseillé de louer un ski pour le tester dans l’objectif de l’acheter plus tard.

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