Outdoor : imperméabilité et respirabilité

Les notions d’imperméabilité et de respirabilité sont étroitement associées. Un vêtement de sport imperméable de ne sert à rien s’il ne permet pas d’évacuer la transpiration. Un corps humain peut évacuer un litre d’eau en une heure d’effort intense. Il est donc important de protéger le pratiquant de l’humidité extérieure, comme de l’humidité intérieur.

A. L’imperméabilité

L’imperméabilité est une caractéristique importantes pour nombre de produits techniques dans de nombreuses disciplines : randonnée, ski, snowboard, etc. Elle permet de protéger l’utilisateur contre la pluie ou la neige fondue, mais aussi d’éviter que les tissus s’imprègnent d’eau et s’alourdissent gênant alors la pratique sportive.

Comment se mesure l’imperméabilité d’un tissu ?

Tout est une question de pression d’eau. Par exemple un vêtement pourra être étanche sous une pluie fine et totalement perméable sous des averses d’orage. Pour mesurer l’imperméabilité d’un vêtement ou le met sous une colonne d’eau, c’est à dire un tube vertical gradué posé sur le tissu et rempli progressivement d’eau. Le nombre de millimetres d’eau, dit millimetres Schmerber avant que l’eau passe à travers le tissu.

A partir de combien de millimètres Schmerber un vêtement est-il considéré comme imperméable ?

On considère généralement qu’un vêtement de ville est imperméable à partir de 1300 millimètres Schmerber (soit un 1,3 mètre d’eau). Le vêtement résiste alors à une pluie fine et peu prolongée.

Dans le domaine de l’outdoor et des sports d’extérieur, pour des raisons évidentes liée à la durée et importance de l’exposition aux intempéries, les standards sont sensiblement plus élevés et dépendent de la pratique. On pourra considérer comme minima 20.000 mm Schmerber pour une pratique sérieuse (randonnée en montagne de plusieurs jours) et 30.000 mm Schmerber pour une pratique extrême (trecks, etc.).

Le cas des coutures et zips

Un tissu imperméable ne permet pas d’assurer totalement la protection du randonneur car les coutures et les zips sont des points d’entrée d’eau en cas de forte pluie. C’est la raison pour laquelle sur de nombreux vêtements de randonnée, randonnée à ski, etc. les coutures thermocollées et les zips étanches. La protection d’une couture consiste simplement à appliquer un adhésif thermocollé à chaud. Pour savoir si les coutures sont thermocollées, ile suffit donc (en l’absence de doublure) de regarder à l’intérieur du vêtement.

Différence entre un tissu imperméable et déperlant

Le traitement déperlant d’un tissu consiste à appliquer un produit hydrophobe à base de fluorocarbones ou de silicones. Il permet aux gouttes d’eau de glisser sur la surface du tissu. Le test de Bundessmann consistant à faire tomber des gouttes d’eau sur un tissu incliné à 45° permet d’évaluer les qualités de déperlance d’un tissu. Un vêtement déperlant peut protéger en cas de pluie très légère et courte, mais ne remplace pas un vêtement imperméable pour la randonnée ou le trekking. De plus il est peu durable dans le temps. Par contre, la plupart des vêtements imperméables reçoivent un traitement déperlant complémentaire. De nombreux traitements déperlants contiennent des dérivés fluorés, appellés PFAS ou polluants éternels : voir les problématiques environnementales associées aux dérivés fluorés de ces produits.

Pour le ski, imperméable ou déperlant ?

Les vêtements imperméables sont beaucoup plus chers et en général moins respirants que les vêtements simplement traités avec un produit déperlant. Les vêtements de ski grand public destinés à être utilisés sur les pistes et donc à proximité de nombreux abris n’ont pas besoin d’être imperméables. En général un simple traitement déperlant suffit. Il faudra cependant le renouveler de temps en temps.

Par contre, les vêtements imperméables sont fortement conseillés pour la randonnée à ski ou splitboard, voir le ski hors-piste. Ces vêtements doivent protéger contre les intempéries parfois intenses et permettre de bivouaquer dans la neige.

Les différentes membranes et inductions um

C’est un sujet technique qui fait l’objet d’une rubrique spécifique.


B. La respirabilité

La respirabilité d’un tissu est sa capacité à transférer la vapeur d’eau d’une face d’un tissu à une autre.

La mesure de la respirabilité

Il existe plusieurs façons d’évaluer la respirabilité d’un vêtement. Bien entendu, les fabricants utilisent la méthode la plus favorable, en fonction du type d’enduction ou de membrane utilisée.

a. La méthode de la plaque chauffante (R.E.T)

Cette méthode correspond à la norme EN ISO 11092. Elle donne un résulat exprimé en R.E.T qui mesure la resistance du tissu à ce transfert. En conséquence plus l’indice R.E.T est élevé, moins le tissu est respirant . Le test consiste à placer un tissu sur une plaque chauffée à 35° émettant de la vapeur d’eau, comme de la peau, parfois appellée « sweating hot plate » . Ce faisant elle perd de l’énergie transférée à la vapeur d’eau passant de l’autre côté et se refroidit. Le principe conssite à mesurer l’energie nécessaire pour maintenir la plaque à température.

Un vêtement est considéré comme très respirant si le RET est inférieur à 6, moyennement respirant s’il est compris entre 6 et 12.

b. Les méthodes des « cup »

Sans rentrer dans une explication technique barbante, la méthode des cup consiste à mesurer le taux de transfert de vapeur d’eau à travers un tissu recouvrant un récipient rempli d’eau (qui doit s’évaporer) ou de dessicant (qui doit absorber l’humidité de l’atmosphère contrôlée). Le résultat aprfois appellée MVTR, WVTR ou MVP se mesure en gramme d’eau par 24 h et par mètre carré de tissu . Plus ce chiffre est élevé, plus le tissu est respirant.


Comparer la respirablité des vêtements : pas toujours facile !

Le premier problème c’est qu’il existe plusieurs variantes du tests de « cup », avec des normes et une interprétation différente. Cela implique qu’une mesure exprimée en gr/m2/24h, ne veut rien dire si on ne rappelle pas la méthode utilisée et la norme de référence. On peut néanmoins imaginer que la plupart des fabricants vont utiliser la méthode qui indique la valeur la plus élevée (mais pas toujours). Dans ce cas, il faut garder en mémoire qu’un vêtement est respirant s’il dépasse 20.000 gr/m2/24h.

Le deuxième problème c’est qu’il n’existe pas d’équivalence ou de formule de calcul entre les deux méthodes de test.

De plus, certains tests vont favoriser certaines technologies et réciproquement. Par exemple que les membranes micro-poreuses hydrophobes de type Goretex ou eVent (voir les types de membranes) ont de meilleurs résulats avec le test de la plaque chauffante (RET). Inversement les membranes hydrophiles dont les résultats sont proportionnels à la différence d’humidité entre les deux faces de la membrane auront de meilleurs résultats avec une version du test des « cup » où le tissu est directement en contact avec l’eau.

Inconvénients de la respirabilité des membranes hydrophobes

Au contraire des membranes hydrophiles de type Sympatex qui utilisent un procédé de transmission chimique, les membranes hydrophobes de type Goretex contiennent des milliers de pores permettant à la vapeur d’eau qui est un gaz de s’échapper. Malheureusement, l’air extérieur profite aussi de cette liberté offerte ! Ces membranes qui ont en général une respirabilité plus élevée ont donc des qualités « coupe-vent » limitées.

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