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Choisir ses fixations de ski de randonnée

Deux types de fixation : les low-tech et les hybrides

Nous mettons de côté les fixations à plaques et les adaptateurs aux fixations alpines qui ne sont peu vendus (en raison de leur poids impactant les performances à la montée) pour nous concentrer sur les low-tech et les hybrides.

Conseils et tests

Les fixations low-tech

Ces fixations qui ont été inventées un étudiant autrichien dans les années 80 puis mises sur le marché par Dynafit sont appelées « low-tech » en raison de leur simplicité mécanique. Elles représentent la majorité du marché aujourd’hui. Elle se distinguent par leur légèreté, leur simplicité et leur fiabilité.

La butée avant est constituée de deux ergots rentrant dans des inserts de la chaussure permettant le pivotement à la montée. La talonnière est constituée d’une fourchette dont les deux tiges rentrent dans un insert sur le talon de la chaussure.

Les normes

Mis à part la norme ISO 13992 qui définit les valeurs de déchaussage pour les fixations de ski de randonnée, il n’y a pas de norme concernant les fixations low-tech, en particulier s’agissant du positionnement/écartement des ergots et de la fourchette.

La sécurité des fixations low-tech

Les fixations low-tech malgré leur simplicité offrent une bonne sécurité, tout en étant inférieure pour la plupart aux fixations alpines, en particulier dans des situations de chutes complexes (torsions, etc.). Le déclenchement s’effectue par le talon soit a) latéralement (un ressort vient régler le moment nécessaire pour dégager la chaussure), soit b) verticalement.

La norme ISO 13992 définit les valeurs de déclenchements pour les fixations de ski de randonnée. Très peu de fixations low-tech répondent à cette norme, qui oblige à un déclenchement latéral par l’avant. Citons néanmoins les Diamir Viper.

Les points à prendre en considération lors de l’achat de fixations low-tech

  • La plage DIN

    C’est la plage de résistance au déclenchement. Théoriquement, il faut diviser le poids du skieur par 10 pour obtenir le DIN (skieur de 80 kg -> DIN de 8). Dans la pratique c’est plus compliqué, car ces valeurs ne sont pas testées dans le cadre d’une norme et beaucoup d’autres facteurs interviennent : agressivité du skieur (sauts, etc.), longueur des skis, voire des chaussures, etc.

  • Réglage du déclenchement vertical et horizontal de la talonnière

    Les fixations low-tech et hybrides déclenchent par la talonnière. La plupart des fixations low-tech permettent un réglage de la force nécessaire pour faire pivoter horizontalement la talonnière. Le réglage de la force de déclenchement vertical se fait soit en changeant la fourchette (peu pratique) ou par le biais d’un ressort sur certaines fixations, ce qui est bien entendu un plus.

  • Respect de la norme ISO 13992

    C’est la norme qui permet de garantir qu’une fixation déclenchera fiablement pour les mêmes valeurs de force. Très peu de modèles low-tech sont certifiés par TÜV pour cette norme.

  • Stop-skis (frein) ou lanière (leash)

    Chacune des solutions a ses avantages et inconvénients. Le leash peut casser, ou entrainer une blessure du skieur dans une chute ou enfin l’empêcher de rester à la surface dans une avalanche. Certains sont conçus pour se rompre à partir d’une certaine tension. Cependant, il existe des témoignages de personnes ensevelies (parfois avec des sacs airbag) démontrant que ce n’est pas toujours le cas.

    Le frein n’empêchera pas au ski de dévaler la pente sur elle est forte et la neige dure. Il est plus lourd que le leash. Dans ce cas, il faudra bien sûr veiller à ce que cette option soit disponible sur la fixation.

    L’usage des freins tend cependant à se généraliser.

  • Largeur

    La largeur concerne surtout les stop-skis qui doivent être bien entendu adaptés à la largeur du ski.

  • Récupération du jeu

    La chaussure étant fixée en hauteur sur le ski, lorsque celui-ci se courbe sous la pression du skieur l’espace entre la butée avant et la talonnière se réduit. Cela fausse les valeurs de déclenchement et peut entraîner l’arrachage de la fixation si la butée avant et la talonnière sont trop proche ou un déclenchement intempestif si elles sont trop éloignées. Certains fabricants proposent un rattrapage du jeu, ce qui constitue un avantage important, en particulier pour les skieurs engagés à la descente.

  • Couteaux

    Certains modèles de fixations destinés à la compétition ne permettent pas d’intégrer des couteaux. Dans le cadre d’une utilisation loisir, ils sont indispensables pour évoluer sur neige dure quand il y a de la pente.

  • Compatibilité des chaussures

    En matière de compatibilité, les fixations low-tech sont peu exigeantes (heureusement… puisqu’il n’y a pas de norme) compte tenu des points d’accroche limités ergots à l’avant, fourchette à l’arrière. La plupart des chaussures à inserts sont compatibles avec la plupart des fixations low-tech mais il peut y avoir des subtilités. Il faut en particulier vérifier que le nez de la chaussure ne heurte pas le levier de verrouillage (ce qui entrainerait l’activation du mode descente voire l’ouverture de la butée avant) et que la fourchette à l’arrière soit bien compatible avec l’insert talon de la chaussure. Voir la page sur les normes des chaussures et fixations.

    Voir la page de conseils sur les normes et comptabilité des chaussures et fixations.

  • Les cales

    Les cales permettent de compenser l’angle des skis en montée. Elles doivent être faciles à mettre en place et à retirer avec un simple bâton de ski, et ne doivent pas bouger lors de la progression des skis. Elles sont aimantées sur certaines fixations.

  • Les supports de talon

    La chaussure est « suspendue » par la fourchette à l’arrière des fixations « low-tech ». Cela implique des transmissions d’effort moins directes que sur un ski de piste, un comportement plus flou à la descente et une fatigue de la fourchette, voire des ergots (qui peuvent casser). Certains fabricants proposent des supports (« Freeride Spacer » chez ATK par exemple) permettant de « poser » le talon de la chaussure pour une amélioration du comportement et limitation des efforts sur les pièces. C’est un plus pour les gros skieurs engagés à la descente.

  • La facilité de chaussage

    Certaines fixations low-tech peuvent être difficile à chausser, l’insertion de la chaussure au niveau des ergots avant demandant souvent un peu de pratique. Le mieux est de se rendre en magasin avec ses chaussures et d’essayer.

  • Le réglage de la longueur

    Il est souhaitable de choisir une fixation de ski de randonnée avec un réglage de la longueur. Il sera toujours utile si vous prêtez vos skis ou si vous souhaitez changer de chaussures. A noter que le test de Ski Rando Mag indique les réglages possibles. Cela ne sert à rien de viser une plage trop grande : une modification importante du réglage de la talonnière entrainera un déséquilibre vers l’avant ou l’arrière.

  • L’angle de rampe ou angle delta

    La différence de hauteur des ergots à l’avant (plus bas) et de la fourchette à l’arrière (plus haute) peut créer un angle de la chaussure par rapport au ski. C’est l’angle de rampe ou delta de la fixation.

    Par ailleurs, la chaussure aussi peut avoir un certain angle de rampe entre le plan passant par les inserts avant/arrière et le plan de la semelle. C’est l’angle de rampe de la chaussure, malheureusement rarement communiqué par les fabricants.

    L’addition de ces deux angles donne l’angle de rampe global qui surélève le talon par rapport aux orteils et joue le rôle d’une petite cale. Il facilite la montée, mais peut être handicapant à la descente, voire sur le plat s’il est trop important, perturbant équilibre avant/arrière du skieur.


Les fixations hybrides

Les fixations hybrides ont pour objectif d’améliorer le maintien et la sécurité en descente. Elles sont bien entendu plus complexes (donc parfois moins fiables) et parfois sensiblement plus lourdes que les low-tech. Elles sont adaptées à une pratique mixte piste/freerando. Certaines sont certifiées pour les normes de déclenchement ski de randonnée ISO 13992 ou alpine ISO 9462. On peut distinguer deux types de fixations hybrides :

  • Les fixation hybrides « simples » associent une talonnière alpine (modifiée) à l’arrière et une butée avant low-tech avec ergots. Elles deux fois plus lourdes que des low-tech (environ 715 gr pour une Kingpin 13 au lieu de 330 gr pour une ATK Raider 12 par exemple ) mais apportent un maintien et une sécurité en améliorée en descente grâce la talonnière. Par contre ces fixations ne permettent pas de déclencher par l’avant du pied maintenu par des ergots.
  • Les fixations multi-normes, compatibles avec les chaussures alpines et de rando, qui associent une talonnière alpine à l’arrière et une butée avant mixte (low-tech à la montée, mâchoire à la descente). Elles sont plus lourdes (environ un kilo, voir plus, par fixation), mais plus polyvalentes. Le maintien et la sécurité à la descente sont ceux d’une fixation alpine.

Pour rappel, ces fixations peuvent poser des problèmes de compatibilité avec les chaussures non normées, en particulier celles qui ont un débord arrière peu important. Toutes les marques proposent une liste de chaussures compatibles qu’il faut impérativement consulter avant achat.

Le nombre de fixations hybrides disponibles sur le marché est limité, les plus réputées étant :

Fixations hybride simple (butée avant low-tech) :

  • Marker Kingpin
  • Diamir Tectons
  • Fritschi Xenic

Fixations multi-normes (butée avant mixte) :

  • Salomon/Atomic Shift
  • Marker Duke

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