Le choix d’une paire de skis de randonnée est finalement relativement simple. Un certain nombre de critères favorisent soit la montée, soit la descente. La sélection d’un modèle va donc essentiellement dépendre du type de pratique :
- Le ski de randonnée classique favorisant la montée : l’objectif est de faire du dénivelé et de la distance, atteindre un sommet, un refuge.
- Le ski de rando privilégiant la descente, freerando : la montée en peaux sert avant tout à accéder à des pentes inaccessibles autrement.
La largeur
Les skis de rando se sont considérablement élargis avec l’évolution de la pratique vers le freeride. Une largeur au patin plus importante va indéniablement privilégier le comportement du ski à la descente : meilleure portance en poudreuse, passage amélioré dans les neiges difficiles et irrégulières. Cependant, un ski plus large est aussi plus lourd et plus technique dans les dévers sur des neiges dures ou glacées. Un ski plus étroit sera, à l’inverse, plus léger et plus à l’aise en dévers à la montée.
Quelques repères (largeur au patin) :
- de 72 mm à 82 mm : ski étroit privilégiant la montée
- de 83 mm à 92 mm : compromis entre montée et descente
- plus de 92 mm : ski orienté descente, ski de freerando
La portance en poudreuse
Le comportement d’un ski en poudreuse est largement conditionné par son aptitude à déjauger, limitant le besoin de « compression » (mouvement vertical permettant de trouver de l’appui avant allégement et virage) et donc la fatigue du skieur. La largeur, mais aussi la longueur du ski et la présence d’un rocker sont les trois facteurs qui influent sur la portance du ski et ses aptitudes en neige profonde.
Le comportement en neiges difficiles
En ski de randonnée, on peut trouver tous types de neiges et souvent les plus difficiles à skier : neiges lourdes, croutées, soufflées, trafolées, etc. Les skis plus larges en sont nettement avantagés sur ces terrains.
La taille des skis de randonnée
La taille doit être choisie avec soin. Un ski plus long aura une meilleure portance en poudreuse et un meilleur contrôle en descente. Un ski plus petit sera plus léger à la montée, plus aisé à porter sur un sac pour aborder un passage difficile, plus maniable lors des conversions. Notre proposition :
- Pour du ski de randonnée classique (favorisant la montée) : skis de 10 cm en dessous de la taille du skieur
- Pour la freerando ou le ski de rando mettant l’accent sur la descente : skis à la taille du skieur
Bien sûr, il s’agit d’une taille indicative qui doit être modulée par d’autres critères : rigidité des skis, poids du skieur, niveau technique, etc.
Le poids
Le poids d’un ski de rando conditionne les performances à la montée. C’est donc un critère majeur, dépendant de la longueur et de la largeur du ski, mais aussi de sa construction. Le Titanal, largement intégré aux skis all-mountain, se fait beaucoup plus rare (et souvent limité à la partie centrale du ski) sur les skis de rando. Sur les modèles légers, il est remplacé par du carbone au prix d’une rigidité réduite et d’un comportement en descente moins performance.
Quelques repères (pour une demi-paire, soit un ski, en 180 cm) :
- Entre 800 et 1100 gr : ski léger orienté montée (Elan Lynx 82 UL)
- Entre 1100 gr et 1500 gr : compromis entre montée et descente (Ex. Dynastar M-Vertical 82)
- Entre 1500 et 1800 gr : skis orientés descente (ex. Black crows Camox Freebird)
Quelle priorité : montée ou descente ?
Le choix d’un ski de rando se réduit donc à prioriser plus ou moins :
- la performance à la montée en choisissant un ski avec une structure légère, plutôt court et étroit,
- le comportement à la descente en choisissant un ski plus long, plus large, avec une structure plus rigide et plus lourde.