Un sac airbag est un investissement conséquent. De plus il sauve des vies ! Deux raisons pour acheter en connaissance de cause.
Le principe : le ségrégation inverse
Le sac airbag permet au skieur dans certaines circonstances de rester à la surface de l’avalanche et d’éviter l’enfouissement et l’asphyxie. Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, un sac airbag n’améliore pas la « flottabilité », la neige n’étant pas un liquide. Le principe se base sur le phénomène de « ségrégation inverse », qui prévoit que lorsque un milieu granulaire hétérogène est en mouvement, les petits éléments passent sous les gros par effet de gravité et glissement. Vous avez déjà ouvert un paquet de corn-flakes et constaté que les flocons intacts sont dessus et les débris de flocon au fond ? C’est le même principe. Un sac airbag en augmentant le volume du skieur va permettre de laisser passer dessous les blocs de neige en général plus petit.
Efficacité et limites des sacs airbag
Les sacs airbags sont aujourd’hui reconnu comme efficaces et diminue le risque de mortalité par deux environ. Ils sont loin de garantir une sécurité absolue car la mo
Le sac airbag ne permet pas de réduire le risque de mortalité à zéro pour au moins deux raisons.
- Si l’enfouissement est le principal risque de mortalité, ce n’est pas le seul. La collision avec des rochers, arbres, le risque d’arrachage de membre, l’hypothermie sont aussi des facteurs de mortalité.
- Il existe des facteurs qui empêchent l’airbag de jouer son rôle : des skis maintenus par des leashs qui entrainent le skieur au fond de l’avalanche ou une avalanche qui arrive sur un replat (en l’absence de mouvement, le principe de la ségrégation inverse ne fonctionne plus).
Deux catégories : électriques/électroniques et à gaz
Il existe deux grande catégories d’airbag
Electronique ou électrique :
Les sacs airbag utilisent un super condensateur (d’où l’expression « électronique ») et/ou une batterie au lithium stockant de l’électricité d’un chargeur USB ou de piles AA qui vient alimenter un ventilateur permettant de gonfler le ballon.
Il faut savoir que beaucoup d’airbag ne sont pas déclenchés lors d’avalanches, car le skieur n’a pas eu le réflexe de tirer sur la poignée, parce qu’il voulait déclencher au dernier moment de peur d’utiliser la cartouche pour rien ou tout simplement parce qu’il ne fonctionnait pas ! L’énorme point fort de ce type d’airbag est qu’on peut s’entrainer à le déclencher (en particulier pour s’entrainer à avoir le réflexe de tirer sur la poignée, à le replier etc. ), et que l’on peut le déclencher plusieurs fois au cours d’une sortie. C’est de notre point de vue un avantage décisif. Le gonflage est plus lent, mais on tire sur la poignée plus tôt !
- Facilité de test et d’entrainement
- Possibilité de plusieurs déclenchement lors d’une seule sortie
- Gonflage plus lent
- Peuvent dégrader les performances des DVA en mode recherche (voir la page sur l’efficacité des DVA et interférences )
A gaz :
Les airbags à cartouches utilisent un dispositif pyrotechnique ou un câble mécanique pour percer une bouteille d’azote ou air comprimé qui va gonfler le ballon.
- Gonflage plus rapide
- Plus léger
- Obligation de faire vérifier la cartouche régulièrement
- Obligation de faire remplir la cartouche et changer le dispositif pyrotechnique après chaque déclenchement
- Doute sur le fait qu’il fonctionne ou pas
- Difficultés de voyage en avion avec les bouteilles de gaz sur certaines destinations ou companies aériennes
Check-list et points à vérifier avant l’achat d’un sac airbag
- Le confort et adaptation à la morphologie du skieur
Le sac va être porté des journées entières et il est indispensable qu’il soit suffisamment confortable. Un essai en magasin est indispensable. Attention à la longueur du dos. Certaines marques proposent différentes tailles, d’autres des sacs réglables. - Volume disponible
Le volume disponible va dépendre de l’activité (freeride en station, héliski, rando à la journée, rando sur plusieurs jours, etc. ). On s’aperçoit d’expérience que le volume manque vite. Pour des rando à la journée par exemple, il faudra en effet loger pelle-sonde, les peaux, les couteaux, la casse-croute, une bouteille d’eau, une protection thermique supplémentaire, un bonnet, un masque, un multi-tool, etc. - Les poches
Le diable est dans les détails, en particulier dans les poches ! Elles sont essentielles pour garder masque, lunette, multi-tool, bouteille d’eau à portée de main. Une grande poche doublée polaire pour masque et des poches ceintures sont particulièrement bienvenues. - Porte-casque
Indispensable à notre avis pour les randonneurs, le port du casque étant très inconfortable à la montée. Le dispositif porte-casque doit permettre d’arrimer solidement le casque au sac et empêcher tout mouvement parasite. - Les possibilités de fixation de skis sur le sac
Il est fréquent que l’on doive déchausser et mettre les skis sur le sac, en particulier dans mles marches d’approche ou dans les passages difficiles. Il existe deux possibilités de fixation du ski sur le sac a) en diagonale (souvent préférée car permet d’éloigner les skis de la pente) et b) en « A » sur les cotés du sac (plus stable). Le sac doit prévoir à minima le mode de fixation que le skieur utilise, idéalement les deux. - Possibilité de fixer un piolet
- Le poids
Le poids est important, surtout pour les randonneurs. Les sacs à bouteille de gaz sont en général un peu plus légers, si la bouteille est en carbone. - Interférence avec les DVA
C’est un point clé concernant les sacs airbag électroniques (voir la page dédiée à ce sujet). Certains modèles limitent très fortement les performances des DVA en réception. Compte tenu des risques de sur-avalanche, il n’est pas question de se débarrasser du sac en mode recherche. - Recharge des bouteilles
La recharge des bouteilles et le changement des dispositifs pyrothechniques doit se faire facilement. - Taille du ballon
Plus le le ballon est grand et mieux c’est, en vertu du principe de ségrégation inverse évoqué plus haut.